Google accusé de manipuler les résultats de son moteur de recherche

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Google accusé de manipuler les résultats de son moteur de recherche

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Google est accusé d'avoir modifié ses résultats de recherche, pour son propre profit ou celui de partenaires

Une enquête du « Wall Street Journal » affirme que le géant intervient sur son algorithme, pour son propre bénéfice ou celui de ses partenaires commerciaux.

L’étau se resserre sur les géants de la tech. Et sur Google en particulier, qui voit les fronts se multiplier contre lui aux Etats-Unis. Il y a quelques jours, les 48 Etats qui ont ouvert une enquête sur ses pratiques ont étendu leurs investigations, qui portent désormais sur son moteur de recherche et son système d’exploitation mobile Android, en plus de ses activités publicitaires. « Comme toujours, les faits que nous découvrons au fil de l’enquête vont déterminer où tout cela nous mènera », a déclaré un porte-parole du procureur général du Texas, qui mène l’enquête.

Il pourrait être aidé dans sa tâche par de nouvelles révélations apportées vendredi par le « Wall Street Journal » . Le quotidien américain, qui a interrogé une centaine de personnes proches du géant et réalisé des tests sur les requêtes, accuse Google de modifier sciemment les résultats de son moteur de recherche, pour servir ses propres intérêts et ceux de ses partenaires.

Les conclusions sont sans appel pour le géant. Il aurait déjà modifié son algorithme pour favoriser de grandes sociétés, comme Amazon et Facebook, et même certains des clients de sa régie publicitaire, comme eBay, au détriment de concurrents plus petits. Il continue de tenir des listes noires de sites qui ne peuvent apparaître parmi les premiers résultats de recherche, en plus des blocages requis par la loi américaine sur la pédopornographie ou la violation du droit d’auteur.

Les suggestions en question

Les ingénieurs de Google auraient aussi mis au point un système permettant d’exclure et de modérer automatiquement les suggestions de son moteur de recherche, pour éviter certains thèmes polémiques.

C’est ainsi que le quotidien compare les suggestions de Google avec celles de l’un de ses concurrents, DuckDuckGo, sur des candidats à l’élection présidentielle. Là où quasiment toutes les suggestions de celui-ci sont polémiques, voire injurieuses envers Donald Trump ou Joe Biden, celles de Google sont beaucoup plus policées…

Enfin, Google emploierait des sous-traitants pour vérifier régulièrement la « qualité de ses résultats de recherche ». En réalité, un échange se serait installé avec eux, le moteur de recherche leur faisant des recommandations sur ce qui doit être considéré comme des « résultats corrects ».

Ces conclusions iraient à l’encontre de la ligne de défense de Google, qui a toujours nié faire intervenir des humains dans son algorithme. Les autorités américaines cherchent, elles, à savoir si ces pratiques visent à heurter la concurrence, ont un biais politique ou permettent aux fausses informations de se propager.

Plusieurs enquêtes

Google, de son côté, nie toute manipulation. « Nous faisons aujourd’hui ce que nous avons toujours fait : fournir des résultats pertinents à partir des sources disponibles les plus fiables », a réagi une porte-parole de la société dans le « Wall Street Journal ».

Le moteur de recherche modifie régulièrement son algorithme. Selon lui, il s’agit essentiellement de lutter contre ceux qui cherchent à contourner ses règles et de permettre aux utilisateurs de voir les résultats les plus pertinents possible. S’il refuse de dévoiler les dessous de son algorithme, justement pour éviter les mauvais usages, il affirme être transparent dans les objectifs qu’il assigne à ses résultats de recherche.

Les mois qui viennent seront décisifs pour Google, sous le coup d’enquêtes locales dans la quasi-totalité des Etats américains ainsi que de la part du ministère de la Justice et de la commission des Affaires judiciaires de la Chambre des représentants. Les pressions sont de plus en plus fortes, de la part de la société américaine et de la sphère politique, pour réguler les géants du Net. Ceux-ci, en retour, ont nettement augmenté leurs dépenses en lobbying pour tenter de limiter les conséquences de régulations futures.

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